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saint esprit - Page 2

  • 13 janvier : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    Baptême du Seigneur : "C'est toi mon Fils : moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." (Lc 3, 21-22)

    « Si l'on dit que le Christ a reçu le Saint Esprit, c'est en tant qu'il s'est fait homme et en tant qu'il convenait à l'homme de le recevoir. Sans doute, il est le Fils de Dieu le Père et engendré de sa substance, et cela avant l'incarnation et même avant tous les siècles. Malgré cela, il n'éprouve aucune tristesse à entendre le Père lui dire, maintenant qu'il s'est fait homme : "Tu es mon Fils ; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré." Celui qui était Dieu, engendré par lui avant les siècles, le Père dit qu'il est engendré aujourd'hui ; cela signifie qu'il nous accueille en lui comme des fils adoptifs, car toute l'humanité était contenue dans le Christ en tant qu'il était homme. En ce sens on dit que le Père, alors que son Fils possédait déjà son Esprit, le lui donne de nouveau : de telle sorte que nous soyons gratifiés de l'Esprit en lui. Le Christ n'a pas reçu l'Esprit Saint pour lui-même, mais plutôt pour nous, qui étions en lui. Car c'est par lui que nous parviennent tous les biens. »

    Saint Cyrille d'Alexandrie, Commentaire sur l'Evangile de Jean, V (2) ; P. G. LXXIII & LXXIV, col. 9-756 (Trad. P.E. Pusey, Oxford, 1872 et Bruxelles, 1965).

  • 19 décembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    La naissance de Jean (Lc 1, 5-25)

    « La naissance de Jean est pleine de miracles. Un archange a annoncé l'avènement de notre Seigneur et Sauveur ; de même, un archange annonce la naissance de Jean. "Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère." Le peuple ne reconnaissait pas notre Seigneur qui accomplissait "des miracles et des prodiges" et guérissait leurs maladies, mais Jean, encore dans le sein maternel, exulte de joie. A l'arrivée de la mère de Jésus, on ne peut pas le retenir et il essaie d'aller à sa rencontre. "Dès l'instant que ta salutation a frappé mes oreilles, dit Elisabeth, l'enfant a tressailli de joie dans mon sein" (Lc I,44). Encore dans le sein de sa mère, Jean avait déjà reçu le Saint-Esprit... L'Ecriture dit ensuite "qu'il ramènera de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu". Jean en ramena "un grand nombre" ; le Seigneur, non pas un grand nombre, mais tous. En effet, c'était son oeuvre de ramener le monde entier à Dieu le Père. "Et il marchera le premier en présence du Seigneur dans l'esprit et la puissance d'Elie"... Comme en tous les prophètes, il y avait en Elie puissance et esprit... L'Esprit, qui avait reposé sur Elie, est venu sur Jean et la puissance qui habitait Elie est apparue en lui. L'un a été transporté au ciel (2R 2,11) mais l'autre a été le précurseur du Seigneur, et il est mort avant lui pour descendre au séjour des morts annoncer son avènement. »

    Origène, Homélies sur saint Luc, n°4 (Trad. SC n°87).

  • Méditation : "En prière avec Marie, Mère de Jésus" (2)

    Nous vivons cette dernière semaine avant la Nativité à l'école de Marie, et de sa prière.
    Les méditations sont extraites du livre du P. Jean Lafrance (1931-1991) : En prière avec Marie, Mère de Jésus.

    « Il n'y a aucun doute que Marie voulait et désirait la venue du Messie, comme Jean-Baptiste lorsqu'il envoie ses disciples demander à Jésus : "es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?" (Mt 11,3). Marie portait cet ardent désir, même si elle ne comprenait pas ses exigences dont elle découvrira bientôt la profondeur avec un certain effroi, lorsque l'ange la visitera.

    Marie a forcément eu le désir de la maternité de Jésus, car le Saint-Esprit ne fait rien en nous, sans le faire désirer d'une manière inconsciente ou incoative. On obtient de Dieu ce qu'on espère de lui et, si on n'attend rien, le Saint-Esprit ne peut pas combler un désir inexistant. Seul le désir peut attirer Dieu en nous et il ne vient qu'à ceux qui le lui demandent avec intensité, confiance et persévérance. On pressent bien cette loi du désir dans l'éducation à la prière : on ne peut pas apprendre à prier à quelqu'un qui n'en a pas le désir intense. Si Marie avait le désir de la maternité, il faut tout de suite ajouter qu'elle ne savait pas ce qu'elle désirait, parce qu'étant habitée par l'Infini, elle était aussi mue par l'Infini. Par ailleurs, ayant fait le propos de virginité, elle ne pouvait pas désirer "quelque chose" dans le domaine de la maternité. Elle désirait dans la ligne des désirs du Peuple d'Israël, mais sans savoir quoi, parce qu'elle n'était pas fixée sur ses petites idées.
    [...]
    « En réalité, dans sa souplesse, elle avait déjà renoncé à tout..., ce qui est la seule façon de "choisir tout", comme le fit Thérèse, fille de Marie, deux mille ans après. Marie désirait autant la fécondité que la virginité. Ne pouvant abdiquer aucun de ses désirs, et ne voyant pas comment ils pouvaient se concilier, elle avait choisi de ne rien choisir et de s'en remettre à Dieu (avant même la parole de l'ange) sur le "Quomodo fiet istud ?" "Comment cela se fera-t-il ?". L'ampleur illimitée de sa soif exigeait justement, par sa folie même, qu'elle ne prenne aucune initiative pour l'assouvir. (C'est pourquoi je ne suis pas sûr qu'elle ait fait voeu de virginité. Elle a consacré à Dieu, tout simplement, les forces de son âme et de son corps). Incapable de sortir des contradictions où la plongeait le Saint-Esprit, elle s'en remettait à lui, dans une obscurité totale, du soin de les dénouer." (*) »

    (*) : M.D. Molinié, "La Sainte Vierge et la Gloire", Cahiers sur la Vie Spirituelle, Deuième Série, L'Epouse, 1973.

    Jean Lafrance, En prière avec Marie, Mère de Jésus (ch. IV, 6), Abbaye Ste-Scholastique, Dourgne, 1985.

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  • 8 novembre : Méditation

    « Dieu est là, présent en nous ! Il habite en nous. "Ce Dieu, objet de nos dévotions, n'est pas un être abstrait, dit le P. Joret ; c'est quelqu'un, un être personnellement vivant au centre de notre âme. Oui, bien vivant, mais c'est au nombre de Trois qu'Il vit personnellement." (P. Joret, "Recueillements") La Sainte Trinité, qui demeure en nous, nous appelle à entrer dans son intimité et à participer dès ici-bas à sa vie par des relations spéciales avec chacune des divines Personnes.
    Il faut penser à cette inhabitation des Trois en nous, méditer ce dogme de notre foi pour en obtenir une conviction profonde, entraînante. Dans la mesure où nous sommes pénétrés de cette vérité que notre vie intérieure tout entière se déroule sous le regard de la Trinité, ce regard divin exerce réellement sur nous son influence.
    Son action est d'abord purifiante : car nous éviterons avec soin, non seulement tout péché mortel - qui chasserait de notre âme les Trois Personnes -, mais tout ce qui pourrait offenser la divine Majesté, et jusqu'à la moindre pensée susceptible de Lui déplaire.
    Le regard de Dieu présent en nous est sanctifiant : car nous cherchons toutes les occasions de faire plaisir à notre hôte divin. Désireux d'augmenter notre participation à la vie intime du Père, du Fils et du Saint-Esprit, nous nous efforçons de mettre toujours plus d'amour dans chacune de nos actions.
    Ce regard est pacifiant : la Trinité vit en nous sa vie d'amour, par amour pour nous ; que pouvons-nous craindre ? Sa présence nous apaise. Oserions-nous nous laisser dominer par nos impressions et troubler, pour ainsi dire, la paix de l'Immuable et Tranquille Trinité au dedans de nous ?
    Enfin, surtout, cette présence est unifiante. La Sainte Trinité en effet n'habite en nous que pour nous attirer vers Elle, pour nous faire participer d'une façon toujours plus intime à sa vie divine.
    Redisons avec Soeur Elisabeth de la Trinité (*) :
    "O mon Dieu, Trinité que j'adore... que je ne Vous laisse jamais seul en mon âme ; que je sois là tout entière, tout éveillée en ma foi, tout adorante, toute livrée à votre action créatrice.
    O Verbe éternel... je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de Vous ; puis à travers toutes les nuits, tous les vides, toutes les impuissances, je veux Vous fixer toujours... O Feu consumant, Esprit d'Amour, survenez en moi, afin qu'il se fasse en mn âme comme une Incarnation du Verbe...
    Et vous, ô Père, penchez-vous vers votre pauvre petite créature, ne voyez en elle que le Bien-Aimé en lequel vous avez mis toutes vos complaisances." (Extrait de la prière de soeur Elisabeth de la Trinité) »

    (*) : dont nous fêterons demain l'anniversaire de la Naissance au Ciel : 9 novembre 1906.

    Dom Godefroid Bélorgey (1880-1964), Abbé auxiliaire de N.D. de Citeaux, Sous le regard de Dieu, Editions du Cerf, Paris, 1946.

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    Source gallica.bnf.fr Bibliothèque Nationale de France

  • 11 octobre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte." (Lc 11, 5-13)

    « Beaucoup demandent ce qu'il ne faut pas demander, dans l’ignorance où ils sont de ce qui leur est vraiment utile. Il faut éviter deux choses dans la prière, demander ce qu'il ne faut pas demander et demander à celui qu’il n'est pas permis d’invoquer. Il ne faut rien demander au démon, aux idoles, aux faux dieux. C’est à Jésus-Christ, le Seigneur notre Dieu, au Dieu, Père des prophètes, des apôtres et des martyrs, au Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, au Dieu, Créateur du ciel, de la terre, de la mer et de tout ce qu'ils contiennent, c'est à lui qu'il faut demander ce dont vous avez besoin. Cependant il faut éviter de demander même à Dieu des choses défendues. Sous prétexte qu'on doit demander ce qui est nécessaire à la vie présente, ta prière sera sans fruit si tu l’adresses à des idoles sourdes et muettes ; de même si tu demandes à Dieu le Père qui est dans les cieux la mort de tes ennemis, à quoi ta prière te servira-t-elle ? N'avez-vous pas entendu dire ou lu vous-mêmes, dans le psaume où est prédit le châtiment du traitre Judas, comment le prophète parle de lui : "Que sa prière lui soit imputée comme un nouveau péché !" Si donc, quand tu te léves pour prier, c’est du mal que tu souhaites à tes ennemis, ta prière t'est comptée comme un péché [...]
    Le Seigneur commence par retrancher de nos prières toute superfluité de paroles en nous recommandant de ne pas parler longuement à Dieu, comme s’il était nécessaire de lui apprendre quelque chose. C'est la piété et non la verbosité qui rend la prière efficace : "Votre Père sait ce qui vous est nécessaire avant même que vous le lui demandiez". Ne lui parlez donc pas longuement ; il sait ce qu'il vous faut. Vous me direz : Si Dieu connaît tous nos besoins, inutile de les lui exprirner, même en peu de paroles. Pourquoi prier ? Il connaît notre indigence : à lui de nous venir en aide. S'il a voulu que tu demandes, c'est pour exciter ton désir de recevoir et relever à tes yeux le prix de ce qu'il donne ; c'est le désir qu'il veut exciter en toi, et les demandes que Notre-Seigneur Jésus-Christ nous fait exprimer dans l'Oraison dominicale sont autant de formes de ce même désir. Du reste, tu ne dois pas demander autre chose que ce qui s'y trouve exprimé. »

    Saint Augustin, Sermon LVI.


    « Tu n'as pas fait en vain cette promesse : "Demandez et l'on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l'on vous ouvrira". Pauvres, nous implorons ce qui nous manque. Nous nous appliquerons avec zèle à l'étude de tes prophètes et de tes apôtres ; nous frapperons à toutes les portes que notre intelligence trouvera fermées. Mais toi seul peux exaucer notre prière ; toi seul tu peux ouvrir cette porte où nous frapperons. Tu encourageras les débuts difficiles ; tu affermiras nos progrès ; et tu nous apelleras à participer à l'Esprit qui a guidé tes prphètes et tes apôtres. Ainsi nous ne donnerons pas à leurs paroles un sens différent que celui qu'ils avaient en vue. Done-nous donc le vrai sens des mots, la lumière de l'intelligence,, la beauté de l'expression, la foi dans la vérité. Donne-nous de dire ce que nous croyons : qu'il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, et un seul Seigneur, Jésus-Christ. »

    Saint Hilaire, La Trinité, I, 37-38.

  • 8 septembre : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    "Joseph, fils de David..." (Mt 1, 20 sq)

    « Mes frères, que votre charité écoute en quels termes le prophète Isaïe a annoncé Notre-Seigneur Jésus-Christ. "Voici", dit-il, "qu’une vierge concevra dans son sein et enfantera un Fils" (Is 7, 14) ; "et vous l’appellerez Jésus, car il sauvera lui-même son peuple de leurs péchés" (Mt 1, 21).

    "Joseph, fils de David" (Mt 1, 20). Vous voyez, mes frères, la race tout entière désignée dans une seule personne ; vous voyez dans un seul nom toute une généalogie. Vous voyez dans Joseph la famille de David. "Joseph, fils de David" ; Joseph était sorti de la vingt-huitième génération, et il est appelé fils de David, pour mieux nous découvrir le mystère de sa naissance, et nous prouver l’accomplissement de la promesse ; ne s’agit-il pas d’une conception surnaturelle et d’un enfantement céleste dans une chair restée parfaitement vierge ? "Joseph, fils de David" ; voici en quels termes David avait reçu la promesse de Dieu le Père : "Le Seigneur a juré la vérité à David, et il ne le trompera pas : je placerai sur mon trône le fruit de tes entrailles" (Ps 131, 11). David chante ainsi ce grand événement : "Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite" (Ps 110, 1). "Le fruit de vos entrailles" ; c’est bien le fruit de ses entrailles, le fruit de son sein ; car le divin Hôte, le Dieu du ciel, en venant faire séjour dans son sein, n’a pas connu les barrières du corps ; il est sorti du sein de Marie sans ouvrir la porte virginale. Et c’est ainsi que s’est accomplie cette parole du Cantique des Cantiques : "Mon Epouse, jardin fermé, source scellée" (Ct 4, 14).

    "Joseph, fils de David, gardez-vous de craindre". L’époux est prévenu de ne pas craindre au sujet de son épouse, car tout esprit vraiment pieux s’effraie d’autant plus qu’il compatit davantage. "Joseph, fils de David, gardez-vous de craindre" ; vous qui êtes assuré de votre conscience, ne succombez pas sous le poids des pensées que provoque ce mystère. "Fils de David, gardez-vous de craindre". Ce que vous voyez est une vertu, et non pas un crime ; ce n’est point une chute humaine, mais un abaissement divin ; c’est une récompense, et non pas une culpabilité. C’est un accroissement du ciel, et non pas un détriment du corps. Ce n’est point la perte d’une personne, mais le secret du Juge. Ce n’est point le châtiment d’une faute, mais la palme de la victoire. Ce n’est point la honte de l’homme, mais le trésor de Jésus-Christ. Ce n’est point la cause de la mort, mais de la vie. Voilà pourquoi : "Gardez-vous de craindre", car celle qui porte un tel Fils ne mérite point la mort. "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir Marie pour votre épouse". La loi divine elle-même donne à la compagne de l’homme le titre d’épouse. De même donc que Marie est devenue mère sans éprouver aucune atteinte à sa virginité, de même elle porte le nom d’épouse en conservant sa pudeur virginale.

    "Joseph, fils de David, ne craignez pas de recevoir Marie pour votre épouse ; car l’enfant qui naîtra d’elle est le fruit du Saint-Esprit". Qu’ils viennent et entendent, ceux qui demandent quel est cet enfant qui est né de Marie : "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Qu’ils viennent et entendent, ceux qui, profitant de l’obscurité du grec pour troubler la pureté latine, ont multiplié les blasphèmes dans le but de faire disparaître ces expressions : Mère de l’homme, Mère du Christ, Mère de Dieu. "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Et ce qui est né du Saint-Esprit est esprit, parce que "Dieu est esprit". Pourquoi donc demander ce qui est né du Saint-Esprit ? Il est Dieu, et parce qu’il est Dieu il nous répond avec saint Jean : "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu ; et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire" (Jn 1, 1-14). Jean a vu sa gloire ; vous, infidèle, mesurez l’injure : "Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit. Et nous avons vu sa gloire". De qui ? "De Celui qui est né du Saint-Esprit" ; du "Verbe qui s’est fait chair et qui a habité parmi nous. Ce qui est né en elle vient du Saint-Esprit". Une Vierge a conçu, mais par l’action du Saint-Esprit ; une Vierge a enfanté, mais enfanté Celui que prophétisait Isaie en ces termes : "Voici qu’une Vierge concevra et enfantera un fils, et il sera appelé Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous". Il sera homme avec eux, mais : "Maudit soit l’homme qui place son espérance dans l’homme" (Jr 17, 15). »

    Saint Augustin, Sermons inédits, Sermons sur le propre du Temps : VIe Sermon sur l'Incarnation (1-4), Suite du Tome XIe des Oeuvres complètes de Saint Augustin, traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Editeurs, 1868.

    Source : Abbaye Saint Benoît


    « Neuf mois étant accomplis, Anne mit au monde une fille et l'appela du nom de Marie. Quand elle l'eut sevrée, la troisième année, Joachim et elle se rendirent au temple du Seigneur et, ayant offert au Seigneur des victimes, ils présentèrent leur petite fille Marie pour qu'elle habitât avec les vierges qui, nuit et jour, sans cesse, louaient Dieu.

    Quand elle eut été amenée devant le temple du Seigneur, Marie gravit en courant les quinze marches sans se retourner pour regarder en arrière et sans regarder ses parents comme le font les petits enfants. Et cela frappa d'étonnement toute l'assistance, au point que les prêtres du Temple eux-mêmes étaient dans l'admiration.

    Puisque la Vierge Marie devait naître d'Anne, la nature n'a pas osé devancer le germe béni de la grâce. Elle est restée sans fruit jusqu'à ce que la grâce eût porté le sien. En effet il s'agissait de la naissance, non d'un enfant ordinaire, mais de cette première-née d'où allait naître le premier-né de toute créature, en qui subsistent toutes chose. O bienheureux couple, Joachim et Anne ! Toute la création vous doit de la reconnaissance, car c'est en vous et par vous qu'elle offre au Créateur le don qui surpasse tous les dons, je veux dire la chaste Mère qui était seule digne du Créateur.

    Aujourd'hui sort de la souche de Jessé le rejeton sur lequel va s'épanouir pour le monde une fleur divine. Aujourd'hui Celui qui avait fait autrefois sortir le firmament des eaux crée sur la terre un ciel nouveau, formé d'une substance terrestre ; et ce ciel est beaucoup plus beau, beaucoup plus divin que l'autre, car c'est de lui que va naître le soleil de justice, celui qui a créé l'autre soleil....

    Que de miracles se réunissent en cette enfant, que d'alliances se font en elle ! Fille de la stérilité, elle sera la virginité qui enfante. En elle se fera l'union de la divinité et de l'humanité, de l'impassibilité et de la souffrance, de la vie et de la mort, pour qu'en tout ce qui était mauvais soit vaincu par le meilleur. O fille d'Adam et Mère de Dieu ! Et tout cela a été fait pour moi, Seigneur ! Si grand était votre amour pour moi que vous avez voulu, non pas assurer mon salut par les anges ou quelque autre créature, mais restaurer par vous-même celui que vous aviez d'abord créé vous-même. C'est pourquoi je tressaille d'allégresse et je suis plein de fierté, et dans ma joie, je me tourne vers la source de ces merveilles, et emporté par les flots de mon bonheur, je prendrai la cithare de l'Esprit pour chanter les hymnes divins de cette naissance... »

    Saint Jean Damascène (v.675-v.749), Première homélie pour la Nativité de la Vierge Marie (extrait).

  • 30 Juillet : Méditation

    « En Dieu, la réalité du mariage est toujours vivante. Ce qui fait la beauté du mariage chrétien, c'est l'amour des époux, certes, mais aussi la fidélité inlassable de Dieu et la tendresse avec laquelle Il demeure gardien de cet amour conjugal, y compris lorsqu'il y a divorce aux yeux des hommes. Lorsque l'amour humain semble mort, l'amour de Dieu demeure. D'où la force de ceux et celles qui, divorcés, choisissent de ne pas se remarier pour rester fidèle à leur mariage : ils savent qu'ils ne sont pas seuls puisque Dieu s'est engagé avec eux, dans une alliance à trois.
    Pour qu'un tabouret soit stable, il lui faut au moins trois pieds. La famille qui repose sur le mariage est assise sur un trépied (les deux époux et Dieu)... alors que la famille qui se constitue sans mariage est comme assise sur un tabouret à deux pieds : en équilibre instable. On voit bien les limites de cette comparaison : les trois "pieds" du mariage ne sont pas de même nature. Mais cette image du trépied dit bien que pour être assis de manière stable, il faut que le poids du corps repose sur les trois pieds du tabouret. Or, que se passe-t-il trop souvent, même dans les familles chrétiennes ? On s'appuie sur deux pieds seulement (les époux), en oubliant le Troisième...
    Savoir que la famille repose sur le mariage ne suffit pas : encore faut-il en vivre. Une famille est chrétienne, non parce qu'elle aurait mérité quelque label en allant à l'église, mais parce qu'elle s'efforce de vivre, jour après jour, les grâces du sacrement de mariage. »

    Christine Ponsard, La Foi en famille, Editions des Béatitudes, 2004.

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  • Mozart - Veni Sancte Spiritus, KV. 47

  • 18 - 26 mai : Neuvaine préparatoire à la fête de la Pentecôte

    De ce vendredi 18 mai au samedi 26 mai


    Neuvaine de prière au Saint-Esprit,

    préparatoire à la fête de la Pentecôte :

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  • 20 avril : Toute l'année avec les Pères de l'Eglise

    « Tout-Puissant, Bienfaiteur, Ami des hommes, Dieu de tous,
    Créateur des êtres visibles et invisibles,
    toi qui sauves et raffermis,
    qui prends soin et pacifies,
    Esprit puissant du Père...,
    tu partages le même trône, la même gloire,
    la même action créatrice que le Père...
    Par ton intermédiaire il nous a été révélé
    la Trinité des Personnes en l'unité de nature de la Divinité ;
    parmi ces Personnes toi aussi tu es reconnu être l'une d'elles,
    toi l'incompréhensible...

    Tu as été proclamé Esprit de Dieu par Moïse (Gn 1,2) :
    en planant sur les eaux
    avec une protection enveloppante, redoutable, pleine de sollicitude,
    tu as déployé tes ailes en signe d'assistance compatissante en faveur des nouveau-nés,
    et par là tu nous as révélé le mystère de la fontaine baptismale...
    Tu as créé, ô Tout-Puissant en tant que Seigneur (cf. Credo)
    toutes les natures de tout ce qui existe,
    tous les êtres, à partir du néant.
    Par toi sont renouvelés par la résurrection
    tous les êtres créés par toi,
    au moment qui est le dernier jour de la vie d'ici-bas
    et le premier jour de la Terre des vivants.

    Celui qui a même nature que toi,
    Celui qui est consubstantiel au Père, le Fils premier-né,
    a obéi à toi, dans notre nature, comme à son Père,
    unissant sa volonté à la tienne.
    Il t'a annoncé comme vrai Dieu,
    égal et consubstantiel à son Père très-puissant...
    et il a fermé la bouche de ceux qui te résistaient,
    en tant qu'ils combattaient Dieu (cf. Mt 12,28),
    alors qu'il a pardonné ce qui était contre lui.

    Il est le Juste et l'Immaculé, le Sauveur de tous,
    qui a été livré à cause de nos péchés
    et est ressuscité pour notre justification (Rm 4,25).
    À lui gloire par toi,
    et à toi louange avec le Père tout-puissant,
    dans les siècles des siècles.
    Amen. »


    Saint Grégoire de Narek (v.944-v.1010), Le Livre de prières, n° 33, trad. SC 78.